Nabokov, Rire dans la nuit, incipit, Pléiade t. 1 p. 793 :
"Il était une fois à Berlin, en Allemagne, un homme qui s'appelait Albinus. Il était riche, respectable et heureux ; un jour il abandonna sa femme pour une jeune maîtresse ; il aima ; ne fut pas aimé ; et sa vie s'acheva tragiquement.
Voilà toute l'histoire, et nous aurions pu la laisser là, n'eussent été l'intérêt et le plaisir de la raconter ; et même si la surface d'une pierre tombale suffit à contenir, liserée de mousse, la version abrégée de la vie d'un homme, les détails sont toujours les bienvenus."
Houellebecq, Les Particules élémentaires 1, 4 p. 34 :
"La narration d’une vie humaine peut être aussi longue ou aussi brève qu’on le voudra. L’option métaphysique ou tragique, se limitant en dernière analyse aux dates de naissance et de mort classiquement inscrites sur une pierre tombale, se recommande naturellement par son extrême brièveté."