jeudi 16 septembre 2021

Perret x 2 (surfaces)

    Perret, Le Caporal épinglé (Livre de Poche) 

    p. 410 (chap. 'D'une cellule') :
   "Toutes les surfaces planes excitent le génie des oisifs ; la caverne polie pour le solitaire velu, le sable lisse pour le rêveur en panama, la nappe de papier pour tout le monde et l'enduit à la chaux pour le tôlard. Seule la page blanche est, en général, hostile à l'écrivain. De toutes ces attractions celle que subit le prisonnier vers son mur est la plus pressante ; le reclus tape contre le mur comme la guêpe aux vitres, c'est l'écran où surgissent, cheminent, s'éploient, passent, repassent, s'éloignent, se combinent et se multiplient ses espoirs, ses caprices, ses mirages et ses rognes."

   p. 313 (chap. 'Références pour un ouvre-boîtes') : 

   "Sur les murs, un grand nombre de graffiti retinrent bientôt mon attention ; quel que soit le pittoresque, la cruauté ou le merveilleux d'un décor, il n'y est jamais rien de plus important que les vestiges de l'homme. Les chutes du Niagara, c'est quelque chose, mais la petite tête de bison au tournant de la grotte, ça c'est quelqu'un."