Gadda, Quand le Girolamo a fini…, in L'Adalgisa, éd. Manganaro :
"Ils arrivaient discrets, aux discrètes heures : chargés de leur arsenal en écharpe. Ils avaient en somme tout le nécessaire, hormis le gros balai, mais compris une paire de pantalons ad hoc : avec des renforts aux genoux et privés à 70 % de leurs boutons de braguette.
Ces pantalons, entendons-nous bien, n’étaient pas leurs pantalons habituels : point du tout !… Il s’agissait ni plus ni moins d’un «outil de travail». Si bien que, à peine entrés, la première chose à faire était pour eux de changer de vêtement, ou plus exactement de pantalons, in loco : c’est-à-dire dans un coin de la cuisine, et pas toujours le plus sombre. (De même fait le maçon dans sa baraque, à côté de son attirail, flaque et truelle du bâtiment.) Pendant que les femmes de la maison, quittant leurs poêles, se retiraient dans la lingerie, vaquant à d’autres occupations : en proie, tout de même, à cet embarras vague et imperceptible, sans qu’on puisse pencher pour une excitation qui est si suavement inhérente, en semblables circonstances, à l’âme féminine et sa délicate sensitivité."