Simenon, Pietr le Letton, chap. 1 :
"Il ouvrit un tiroir, parcourut des yeux une dépêche du Bureau international d’identification de Copenhague.
Sûreté Paris.
Pietr-le-Letton 32 169 01512 0224 0255 02732 03116 03233 03243 03325 03415 03522 04115 04144 04147 05221… etc.
Cette fois, il se donna la peine de traduire à voix haute, et même de répéter à plusieurs reprises, comme un écolier qui récite une leçon :
— Signalement de Pietr-le-Letton : âge apparent trente-deux ans, taille 169, sinus dos rectiligne, base horizontale, saillie grande limite, particularité cloison non apparente, oreille bordure originelle, grand lobe, traversé limite et dimension petite limite, antitragus saillant, limite pli inférieur vexe, limite forme, rectiligne, limite particularité sillons séparés, orthognate supérieur, face longue, biconcave, sourcils clairsemés blond clair, lèvre inférieure proéminente, épaisseur grande inférieure pendante, cou long, auréole jaune moyen, périphérie intermédiaire verdâtre moyen, cheveux blond clair.
C’était le portrait parlé de Pietr-le-Letton, aussi éloquent pour le commissaire qu’une photographie. Les grands traits s’en dessinaient d’abord : un homme petit, mince, jeune, aux cheveux très clairs, aux sourcils blonds et rares, aux yeux verdâtres, au long cou.
Maigret connaissait en outre les moindres détails de l’oreille, ce qui lui permettrait, dans la foule, et même si Pietr-le-Letton était maquillé, de le repérer à coup sûr."
cf. Wikipedia, § Bertillonnage :
le « portrait parlé » – appelé aussi « formule signalétique » ou « signalement descriptif » –, qui décrit morphologiquement le visage sur une quinzaine de critères : caractéristiques du nez, de l'œil, le « relevé des marques particulières » (tatouage, grain de beauté, cicatrice…), etc. Bertillon choisit pour chaque caractéristique des mots, qu'il abrège par des lettres : chaque formule est composée d'une suite de lettres que les inspecteurs doivent apprendre par cœur.
plus de précisions :