Tennyson, lettre à M. P. Blood, citée par W. James :
"Je n'ai jamais eu de révélation par anesthésie ; mais une sorte d'extase à l'état de veille – je ne trouve pas d’autre expression – s’est souvent emparée de moi quand j'étais seul, et cela depuis mon enfance. Je me répétais mon nom intérieurement ; j'en arrivais à une conscience tellement intense de ma personnalité, que ma personnalité elle-même semblait s'évanouir dans l'infinité de l'être ; ce n’était pas un sentiment confus, mais clair, indubitable, et pourtant inexprimable ; la mort m'apparaissait comme une impossibilité presque risible, car la disparition de ma personnalité, si l'on peut ainsi l'appeler, ne semblait pas être l'anéantissement, mais la seule vie véritable. J'ai honte de ne pouvoir mieux décrire mon état d'âme : n’ai-je pas dit qu’il était inexprimable ?"
I have never had any revelations through anæsthetics, but a kind of waking trance – this for lack of a better word – I have frequently had, quite up from boyhood, when I have been all alone. This has come upon me through repeating my own name to myself silently, till all at once, as it were out of the intensity of the consciousness of individuality, individuality itself seemed to dissolve and fade away into boundless being, and this not a confused state but the clearest, the surest of the surest, utterly beyond words – where death was an almost laughable impossibility – the loss of personality (if so it were) seeming no extinction, but the only true life. I am ashamed of my feeble description. Have I not said the state is utterly beyond words ?”