Mozart (d'après J. F. Rochlitz) [authenticité douteuse], cité par Massin p. 473-474 :
"Quelle est au juste ma façon de composer, quand il s'agit d'un travail important et sérieux ? – J'ai beau chercher, je n'arrive pas à trouver mieux que ceci : quand je suis en forme, et en bon état physique, ainsi dans une voiture en voyage ou en me promenant après un bon repas, ou la nuit si je n'arrive pas à dormir, c'est alors que les idées me viennent à torrents, le plus volontiers. D'où ? comment ? je n'en sais rien ; je n'y peux rien. Je garde celles qui me plaisent dans ma tête et je me les fredonne – c'est ce que les autres m'affirment, en tout cas. Si je m'y attache, alors peu à peu il m'apparaît comment m'y prendre pour faire un ensemble cohérent [mot à mot : un bon pâté] avec ces fragments, suivant les exigences contrapuntiques ou les timbres des instruments, etc. Mon cerveau s'enflamme, surtout si on ne me dérange pas. Ça pousse, je le développe de plus en plus, toujours plus clairement. L'œuvre est alors achevée dans mon crâne, ou vraiment tout comme, même si c'est un long morceau, et je peux embrasser le tout d'un seul coup d'œil comme un tableau ou une statue. Dans mon imagination, je n'entends pas i'œuvre dans son écoulement, comme ça doit se succéder, mais je tiens le tout d'un bloc, pour ainsi dire. Ça, c'est un régal. L'invention, l'élaboration, tout cela ne se fait en moi que comme un rêve magnifique et grandiose, mais quand j'en arrive à super-entendre ainsi la totalité assemblée, c'est le meilleur moment. Comment se fait-il que je ne l'oublie pas comme un rêve ? c'est peut-être le plus grand bienfait dont je doive remercier le Créateur."