Exley, Frederick, Le dernier stade de la soif :
"Je regardais la télévision. Pas une seule fois pendant ces mois-là une idée intelligente ou une émotion n’émana de l’écran, et j’en vins à envisager ce média comme subversif : de par ses tromperies, ses mensonges assumés, sa lâcheté, sa bêtise, sa violence gratuite, ces personnalités dégoûtantes que l’on pousse dans les bras de notre jeunesse, sa soumission rampante et infinie à nos fantasmes, la télévision sape la force de caractère, la vigueur, et pervertit de manière irréparable toute notion de réalité. Mais c’est un média tendre et aimant ; et lorsqu’il a accompli son œuvre destructrice et réduit le spectateur au stade d’enfant baveux et écervelé, telle une gironde génitrice, il se tient toujours prêt à nous accueillir entre ses seins aux brunes aréoles.
[…]
Le monde du feuilleton est celui de la femme américaine émancipée, cette créature dont l’oisiveté a pour seul but de semer la discorde. Toutes ces femmes avaient des pattes d’oie au niveau des yeux, une bouche pulpeuse qui formait fréquemment et avec facilité des moues enfantines, et une sexualité glaciale et désincarnée qui, au final, leur conférait un air de souffrance méchant et désagréable, composé à parts égales de syndrome menstruel constant, de constipation chronique et de frustration sexuelle aiguë."
I watched—but there is no need to enumerate. Not once during those months did there emanate from the screen a genuine idea or emotion, and I came to understand the medium as subversive. In its deceit, its outright lies, its spinelessness, its weak-mindedness, its pointless violence, in the disgusting personalities it holds up to our youth to emulate, in its endless and groveling deference to our fantasies, television under mines strength of character, saps vigor, and irreparably perverts notions of reality. But it is a tender, loving medium; and when it has done its savage job completely and reduced one to a prattling, salivating infant, like a buxom mother it stands always poised to take one back to the shelter of its brown-nippled bosom.
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The world of the soap opera is the world of the Emancipated American Woman, a creature whose idleness is employed to no other purpose but creating mischief. All these women had harsh crow’s-feet about the eyes, a certain fullness of mouth that easily and frequently distended into a childish poutiness, and a bosomless and glacial sexuality which, taken all together, brought to their faces a witchy, self-indulgent suffering that seemed compounded in equal parts of unremitting menstrual periods, chronic constipation, and acute sexual frustration.