Hugo, Choses vues, 1848, Folio [1972] p. 252-253 :
" Odéon - Mettre un théâtre dans un quartier désert qu'on veut vivifier et s'imaginer qu'on y fera venir le public, c'est comme si l'on se figurait qu'en posant un poisson sur la terre quelque part, on y fera venir de l'eau. [...] L'Odéon est toujours désert. Ce n'est pas la faute des directeurs, ce n'est pas la faute des auteurs, ce n'est pas la faute des acteurs, c'est la faute de l'Odéon. - Chose singulière !, disent quelques-uns, il n'y a qu'un théâtre sur la rive gauche pour toute une moitié de Paris, et il ne prospère pas ! - C'est justement parce qu'il n'y a qu'un théâtre, que vous devez soupçonner quelque raison cachée au fond des choses qui empêche celui-ci de prospérer, de même qu'elle en empêche d'autres de s'établir. La même raison qui fait que ce théâtre est seul, fait qu'il est désert. C'est que le flot de Paris ne va pas de ce côté-là. Paris se retire de plus en plus du faubourg St-Germain. Paris est où sont les Tuileries, le Palais-Royal, le boulevard de Gand, Paris n'est pas où est le Luxembourg. Ce quartier est déjà pour Paris moins qu'un faubourg, c'est presque la province. Paris appuie à droite. "
rappel :
https://lelectionnaire.blogspot.com/2019/09/alain-balzac-villes.html