samedi 14 septembre 2019

Céline (chevaux)


Céline, Casse-pipe Pléiade III p. 36-37 : 
« Les gayes ont repiqué au tam-tam, ils ont recommencé un orage, un trafalgar à tout broyer, à démolir le bordel... Ils devaient se réchauffer aussi. Ça s'écroulait de tous les côtés, toute la ferraille, chaînes, palans, tout le bobinard vla-dabang! boum! vlach! à la cascade ! Sonnez voltige ! On n'osait pas encore bouger, enfouis dans le pétrin, figés par les crampes, entravés dans les panoplies, repliés en quatre, en huit, dans le fond de la mouscaille.
L'Arcille revenait toujours pas. Ça devenait affreux. Le Moël il était au naufrage, il avait pas la fermeté. Toute son écurie sens dessus dessous. Les bourdons se bagarraient horrible. Y en avait trois culbutés sur le dos tout en bataille sous le pylône du milieu. Tout le bacchanal, poutres, haubans, chaînes, leur déboulinait sur la panse. Les autres carcans ils ruaient dans le vide si haut, si ardents, enragés, que ça piaulait plein les ténèbres. Un vrai sabbat des cavales... Deux biques qui se décrochent, renaudent, foncent, dépècent la mangeoire, dévalent, fauchent tout au galop. Juste sur nous, elles butent, bronchent, s'affalent... On est défoncés dans notre trou, noyés, écrabouillés sous l'avalanche... On rampe sous la catastrophe, on sort de là comme des mulots par l'étroit tunnel en pleine chiasse. Dehors on voit comment ça se passe... que l'écurie est en décombres... qu'ils se filent des pâtées atroces, que ça gicle et sonne le tonnerre. Ils se croquent les crinières les bourdons, ils s'arrachent des vifs morceaux de viande. Ça saigne, éclabousse. »


Zumthor (inachèvement)


Zumthor, Babel ou l’inachèvement p. 214 : 
« Un ami biologiste soutenait devant moi que le statut de l'homme est celui d'un fœtus extra-utérin. D'où la fragilité et la longueur de son enfance ; d'où son indétermination psychique et le fait que, globalement parlant, c'est un être inachevé. Et cela est vrai, continuait l'ami, non seulement de l'individu, mais de l'espèce. Biologiquement, y a-t-il des adultes ? La culture, pensais-je par-devers moi, tout en participant de ce caractère général, en tire sa nécessité, car elle se substitue, pour l'être que nous sommes, à la nature dont l'assise ni les bornes ne sont fixes ni stables. Pas plus sémantiquement que géométriquement, le sens de l'être-humain (du fait d'être humain) n'est donné. De cet inachèvement ontologique, comment triompher, alors qu'il se communique, ainsi qu'une infection, à tout ce que façonnent nos mains, tout ce que conçoit notre intelligence ? »

vendredi 13 septembre 2019

Bouvier (voyage ; 2 textes)


Bouvier (Nicolas), Le Poisson-scorpion
« J’ai rasé ce matin la barbe que je portais depuis l’Iran : le visage qui se cachait dessous a pratiquement disparu. Il est vide, poncé comme un galet, un peu écorné sur les bords. Je n’y perçois justement que cette usure, une pointe d’étonnement, une question qu’il me pose avec une politesse hallucinée et dont je ne suis pas certain de saisir le sens. Un pas vers le moins est un pas vers le mieux. Combien d’années encore pour avoir tout à fait raison de ce moi qui fait obstacle à tout ? Ulysse ne croyait pas si bien dire quand il mettait les mains en cornet pour hurler au Cyclope qu’il s’appelait « Personne ». On ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu’on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels. On s’en va loin des alibis ou des malédictions natales, et dans chaque ballot crasseux coltiné dans des salles d’attente archibondées, sur de petits quais de gare atterrants de chaleur et de misère, ce qu’on voit passer c’est son propre cercueil. Sans ce détachement et cette transparence, comment espérer faire voir ce qu’on a vu ? Devenir reflet, écho, courant d’air, invité muet au petit bout de la table avant de piper mot. »

Bouvier, Le Poisson-scorpion
« Il est d’ailleurs très bien ce bus, pour autant qu’on ne se laisse pas prendre à la somnolence affectée des tire-laine professionnels qui sont de tous les trajets. Tandis que les rivages célébrés par Thomas Cook vous absorbent, votre montre s’évanouit, votre portefeuille se volatilise, le contenu de votre gousset se transforme en fumée et parfois soi-même on s’envole car depuis quelques semaines ces jouets explosifs font fureur. Les bonzes les dissimulent dans leur robe jaune à grands plis, les déposent à l’hypocrite dans le filet à bagages et descendent à l’arrêt suivant, l’air confit en méditations, juste avant l’apothéose.
Lorsqu’on arrive avec le bus suivant sur le lieu d’une de ces fêtes pyrotechniques, il faut voir alors les valises aux tons d’ice-cream et les parapluies à bec semés à la ronde, parfois même accrochés aux palmiers, les grands peignes à chignon soufflés bien loin des têtes qui n’en auront plus l’usage, et les blessés en sarong carmin, violet, cinabre, merveilleuses couleurs pour descente de croix, alignés au bord de la route étincelante de verre pilé où deux flics les comptent et les recomptent en roulant des prunelles. Au milieu de la chaussée, une paire de lunettes rondes à monture de fer est cabrée, les branches en l’air, l’air mécontent, grand insecte irascible et fragile à la recherche d’un nez envolé le Diable sait où. »

jeudi 12 septembre 2019

Tesson (marche)


Tesson (Sylvain), La Ligne (in Le téléphérique et autres nouvelles) : 
« La nuit, tout est plus long. Pas de paysage pour se désennuyer. L'effort de la marche s'augmente de l'inexistence des repères. L'impossibilité de tronçonner la distance à abattre décourage les plus vaillants. À la lumière, le marcheur se fixe des objectifs, prend ses amers, se replie en lui-même en attendant d'atteindre son point de visée, puis en détermine un autre et renouvelle l'opération jusqu'à la halte. Mais dans le noir, on erre. La nuit, cette mangrove aspire la volonté. Alors, pour marcher, il faut une sacrée raison : les flics au cul, un rendez-vous d'amour. Ou bien une vie intérieure à l'image de ces tarés dostoïevskiens, starets de monastères et fols en Christ qui pérégrinaient dans la noirceur pour la mortification des pieds et le salut de l’âme. Si l'on n'a pas de pensées où plonger, la marche sous les constellations est un interminable calvaire. »

mercredi 11 septembre 2019

Claudel (peinture hollandaise)


Claudel, La Peinture hollandaise
« Une peinture de Viel, de Vermeer, de Pieter de Hooch, nous ne la regardons pas, nous ne la caressons pas une minute, d'un clignement d'yeux supérieur : immédiatement nous sommes dedans, nous l'habitons. Nous sommes pris. Nous sommes contenus par elle. Nous en ressentons la forme sur nous comme un vêtement. Nous nous imprégnons de cette atmosphère qu'elle enclôt. […] Quelle différence avec certains tableaux modernes qui, on le sent, s'ils n'étaient contenus par le cadre, feraient explosion et se sauveraient de tous côtés comme de la limonade gazeuse ! Ces miroirs plans ou courbes qui détournent et transposent à notre usage les spectacles du jardin et de la rue, ces verreries sur la table qui se figent ou se dégèlent, ces carreaux irisés qui se peignent mystérieusement sur la panse d'une bouteille ou sur la convexité impalpable d'un ballon de verre, leur persistance sur la toile nous permet seule en eux de distinguer l'image de la pensée qui se referme sur ses possessions. 
Nous avancions tout à l'heure que le paysage hollandais a toujours une direction : plus sûrement encore dirions-nous que la composition de ces intérieurs a un centre, un centre de gravité, un foyer. Et c'est précisément l'inanité apparente du motif qui le localise […]. »

mardi 10 septembre 2019

Soljénitsyne (relégation)


L’Archipel du Goulag [trad. Johannet] , tome 3 p. 339 :

[après le camp, la relégation au Kazakhstan]

« Nos nouveaux chefs se révèlent accommodants et nous permettent, au lieu de passer la nuit dans une pièce fermée à clé, de dormir dans la cour, sur le foin.
Une nuit à la belle étoile ! Nous avions oublié ce que cela veut dire !... Toujours des verrous, toujours des barreaux, toujours des murs et un plafond. Ah, il s'agit bien de dormir ! Je vais et je viens, je vais et je viens, arpentant en tous sens la cour de service annexée à la prison. Elle baigne dans un doux clair de lune. Cette télègue dételée, le puits, l'auge où on fait boire les bêtes, la petite meule de foin, les ombres noires des chevaux sous l'auvent, tout cela est si paisible, si ancien : rien ne porte la marque cruelle du MVD. On est seulement le 3 mars, et pourtant la nuit n'a apporté aucun rafraîchissement de la température, c'est le même air, presque estival, que durant la journée. Dans Kok-Térek éparpillé sous la lune, les ânes braient, longuement, passionnément : ils disent et redisent aux ânesses leur amour, ils disent la force débordante qui afflue en eux, et à cette grande clameur doit se mêler aussi la réponse des ânesses. Je distingue mal leurs voix à tous ; ces cris plus puissants et plus profonds, peut-être est-ce les chameaux. Il me semble que si j'avais de la voix, je me mettrais moi aussi à hurler à la lune : je vais respirer, ici. Je vais pouvoir me déplacer, ici !
Il n'est pas possible que je n'arrive pas à percer le rideau de papier des questionnaires ! En cette nuit retentissante, je sens ma supériorité sur tous les fonctionnaires blancs de frousse. Enseigner ! me sentir de nouveau un homme ! Entrer dans la classe d'un pas rapide et parcourir d'un regard de feu les visages des enfants ! On pointe l'index vers la figure tracée au tableau - et tous en oublient de respirer ! On ébauche la construction qui résout le problème - et on entend leur soupir de soulagement.
Je ne peux pas dormir ! Je vais et je viens, je vais et je viens sans fin sous la lune. Les ânes chantent ! Les chameaux chantent ! En moi aussi tout chante : libre ! libre !
Je finis tout de même par m'étendre sur le foin aux côtés de mes camarades,  sous l'auvent. À deux pas de nous les chevaux sont là, debout devant leur crèche, et tout au long de la nuit ils mâchent paisiblement leur foin. Je crois que dans l'univers entier on n'aurait pu trouver chose plus doucement familière que ce bruit-là pour notre première nuit de semi-liberté.
Mangez, bêtes sans malice ! Mangez, gentils chevaux !... »





dimanche 8 septembre 2019

Sartre + Süskind (garçons de café)



Sartre, L'Etre et le Néant, Paris, Gallimard, [1943], coll. Tel, p. 95 : 
« Considérons ce garçon de café. Il a le geste vif et appuyé, un peu trop précis, un peu trop rapide, il vient vers les consommateurs d'un pas un peu trop vif, il s'incline avec un peu trop d'empressement, sa voix, ses yeux expriment un intérêt un peu trop plein de sollicitude pour la commande du client, enfin le voilà qui revient, en essayant d'imiter dans sa démarche la rigueur inflexible d'on ne sait quel automate tout en portant son plateau avec une sorte de témérité de funambule, en le mettant dans un équilibre perpétuellement instable et perpétuellement rompu, qu'il rétablit perpétuellement d'un mouvement léger du bras et de la main. Toute sa conduite nous semble un jeu. Il s'applique à enchaîner ses mouvements comme s'ils étaient des mécanismes se commandant les uns les autres, sa mimique et sa voix même semblent des mécanismes ; il se donne la prestesse et la rapidité impitoyable des choses. Il joue, il s'amuse. Mais à quoi donc joue-t-il ? Il ne faut pas l'observer longtemps pour s'en rendre compte : il joue à être garçon de café. Il n'y a rien là qui puisse nous surprendre : le jeu est une sorte de repérage et d'investigation. L'enfant joue avec son corps pour l'explorer, pour en dresser l'inventaire ; le garçon de café joue avec sa condition pour la réaliser. »

Note : quelques lignes plus bas, Sartre a une formule qui est un pastiche évident d'Alain : « leur condition est toute de cérémonie »


SüskindLe Pigeon (1985-1987) trad. Lortholary, p. 84-85 :  
« Ces garçons de café, par exemple, à la terrasse du café d'en face, ces jeunes garçons stupides et bons à rien qui vaquaient mollement entre tables et chaises, effrontés, bavardant entre eux et ricanants et grimaçants et barrant la route aux passants et sifflant les filles, ces petits péteux qui ne faisaient rien que répercuter vers le comptoir, par la porte ouverte, la commande qu'on leur avait lancée : «Un express ! Un demi ! Un soda-citron !», pour ensuite consentir à rentrer enfin, pour ressortir en feignant l'empressement et en jonglant avec la commande qu'ils servaient avec de fausses acrobaties de garçons de café : la tasse atterrissait sur la table au terme d'une trajectoire en spirale, la bouteille de coca-cola se trouvait coincée entre leurs cuisses et ouverte d'un coup sec, le ticket de caisse tenu d'abord entre les lèvres était craché dans une main qui le glissait ensuite sous le cendrier, tandis que déjà l'autre main encaissait à la table voisine et ramassait des tas d'argent, des prix astronomiques : cinq francs pour un express, onze francs pour un demi, avec quinze pour cent en sus pour leur service de singes, sans parler du pourboire supplémentaire ; car figurez-vous qu'ils en attendaient un, ces messieurs les bons à rien, avec leurs têtes à claques, un pourboire supplémentaire ! Sinon ils ne desserraient même pas les dents pour dire merci, sans même parler de dire au revoir ; sans pourboire supplémentaire, le client n'avait plus droit à un regard et, en quittant les lieux, ne voyait que dos dédaigneux et culs pleins de morgue, surmontés de ces porte-monnaie noirs et rebondis que les garçons arboraient à la ceinture parce qu'ils trouvaient ça chic et décontracté de faire ainsi étalage de leurs escarcelles, ces pauvres crétins, comme la Vénus hottentote de son postérieur difforme... Ah, Jonathan aurait été capable de les poignarder du regard, ces imbéciles à l'air blasé dans leurs chemises de garçons de café aérées, fraîches et à manches courtes ! Il aurait voulu traverser en courant jusqu'à l'ombre de leur toile et les en tirer par les oreilles, et les gifler en pleine rue, pif, paf, aller et retour, à toute volée, et leur botter le derrière... »


Alain + Balzac + Bouvier (villes)


Alain : Lion premier, Propos, Pléiade, t. 1 pp. 5-6 :
"Lion premier, empereur et roi, planta sa lance sur le plateau, et dit : 'Là sera une ville, et elle sera appelée Lionville.' Alors vinrent des terrassiers et des maçons. L'on traça des rues et de larges places, et l'on commença à bâtir le palais du gouvernement.
La première pierre fut scellée par la reine avec une mignonne truelle d'or. On fit des prières aux dieux. Sur une estrade, ornée de velours rouge à frange d'or, décoration qui était nouvelle en ce temps-là, des académiciens lurent des discours ennuyeux, qui ont été imités bien des fois depuis. Mais comme ces discours célébraient les vertus de Lion I°, Lion I° ne s'ennuyait point. 
Cependant beaucoup d'ouvriers et de marchands, venus à leur suite, commencèrent à bâtir des maisons pour leur propre usage. L'un d'eux, ayant creusé un puits un peu plus loin, hors de l'enceinte tracée par les architectes, trouva une eau saine et agréable à boire. D'autres creusèrent autour de sa maison après avoir sondé ; la nappe souterraine s'écartait de la ville ; bâtisses et jardins suivirent l'eau ; et une foule de petites maisons blanches et rouges dessinèrent sur la verdure la nappe d'eau autrefois invisible. En vain l'autre ville allongeait ses rues autour des fondations du palais : les maisons n'y poussaient pas.
Alors le roi Lion I° reprit sa lance, et vint la planter au milieu des maisons blanches et rouges, montrant ainsi qu'il était un sage et puissant roi. Et ce simple acte était bien mieux cette fois qu'une prière aux dieux : c'était un hommage à la Nature.
Car les villes ne poussent point selon la volonté des conquérants. Elles suivent l'eau, comme fait la mousse des arbres.  (8 juillet 1906)


Balzac, Les Illusions perdues, 1° partie, Bouquins p. 256 :
Angoulême est une vieille ville, bâtie au sommet d’une roche en pain de sucre qui domine les prairies où se roule la Charente. Ce rocher tient vers le Périgord à une longue colline qu’il termine brusquement sur la route de Paris à Bordeaux, en formant une sorte de promontoire dessiné par trois pittoresques vallées.
L’importance qu’avait cette ville au temps des guerres religieuses est attestée par ses remparts, par ses portes et par les restes d’une forteresse assise sur le piton du rocher. Sa situation en faisait jadis un point stratégique également précieux aux catholiques et aux calvinistes ; mais sa force d’autrefois constitue sa faiblesse aujourd’hui : en l’empêchant de s’étaler sur la Charente, ses remparts et la pente trop rapide du rocher l’ont condamnée à la plus funeste immobilité. Vers le temps où cette histoire s’y passa, le Gouvernement essayait de pousser la ville vers le Périgord en bâtissant le long de la colline le palais de la préfecture, une école de marine, des établissements militaires, en préparant des routes.
Mais le Commerce avait pris les devants ailleurs. Depuis longtemps le bourg de l’Houmeau s’était agrandi comme une couche de champignons au pied du rocher et sur les bords de la rivière, le long de laquelle passe la grande route de Paris à Bordeaux. Personne n’ignore la célébrité des papeteries d’Angoulême, qui, depuis trois siècles, s’étaient forcément établies sur la Charente et sur ses affluents où elles trouvèrent des chutes d’eau.
L’État avait fondé à Ruelle sa plus considérable fonderie de canons pour la marine. Le roulage, la poste, les auberges, le charronnage, les entreprises de voitures publiques, toutes les industries qui vivent par la route et par la rivière, se groupèrent au bas d’Angoulême pour éviter les difficultés que présentent ses abords. Naturellement les tanneries, les blanchisseries, tous les commerces aquatiques restèrent à la portée de la Charente ; puis les magasins d’eaux-de-vie, les dépôts de toutes les matières premières voiturées par la rivière, enfin tout le transit borda la Charente de ses établissements.

Bouvier, L’Usage du monde, chap. 2 : 
« Vers l’ouest, le long de la route de Zemoun, Novi-Beograd élevait au-dessus d’une mer de chardons les fondations d’une cité satellite que le gouvernement avait voulu bâtir, malgré l’avis des géologues, sur un sol mal drainé. Mais une autorité - même auguste - ne prévaut pas contre un terrain spongieux et Novi-Beograd, au lieu de sortir de terre, persistait à s’y enfoncer. Abandonnée depuis deux ans, elle dressait entre la grande campagne et nous ses fausses fenêtres et ses poutrelles tordues où perchaient les hiboux.  »

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