samedi 18 juillet 2020

Balzac (fiction)


Balzac, Préface du Cabinet des Antiques (1839) : 
« Beaucoup de gens à qui les ressorts de la vie, vue dans son ensemble, sont familiers, ont prétendu que les choses ne se passaient pas en réalité comme l'auteur les présente dans ses fictions, et l'accusent ici de trop intriguer ses scènes, là d'être incomplet. Certes la vie réelle est trop dramatique ou pas assez souvent littéraire. Le vrai souvent ne serait pas vraisemblable, de même que le vrai littéraire ne saurait être le vrai de la nature. Ceux qui se permettent de semblables observations, s'ils étaient logiques, voudraient, au théâtre, voir les acteurs se tuer réellement. 
Ainsi, le fait vrai qui a servi à l'auteur dans la composition du Cabinet des Antiques a eu quelque chose d'horrible. Le jeune homme a paru en cour d'assises, a été condamné, a été marqué ; mais il s'est présenté dans une autre circonstance, à peu près semblable, des détails moins dramatiques, peut-être, mais qui peignaient mieux la vie de province. Ainsi le commencement d'un fait et la fin d'un autre ont composé ce tout. Cette manière de procéder doit être celle d'un historien des mœurs : sa tâche consiste à fondre les fait analogues dans un seul tableau, n'est-il pas tenu de donner plutôt l'esprit que la lettre des événements, il les synthétise. Souvent il est nécessaire de prendre plusieurs caractères semblables pour arriver à en composer un seul, de même qu'il se rencontre des originaux où le ridicule abonde si bien, qu'en les dédoublant, ils fournissent deux personnages. Souvent la tête d'un drame est très éloignée de sa queue. La nature qui avait très bien commencé son oeuvre à Paris, et l'avait finie d'une manière vulgaire, l'a supérieurement achevé ailleurs. Il existe un proverbe italien qui rend à merveille cette observation : ‘Cette queue n'est pas de ce chat’ (Questa coda non è di questo gatto.) La littérature se sert du procédé qu'emploie la peinture, qui, pour faire une belle figure, prend les mains de tel modèle, le pied de tel autre, la poitrine à celui-ci, les épaules de celui-là. L'affaire du peintre est de donner la vie à ces membres choisis et de la rendre probable. S'il vous copiait une femme vraie, vous détourneriez la tête »


vendredi 17 juillet 2020

Hazlitt (Shakespeare) [+ Balzac]


Hazlitt, Lectures on the English Poets [1818], Works, V lecture III, On Shakspeare and Milton, pp. 47-48 
[traduction ? ; cité par Albert Gérard, L’idée romantique de la poésie en Angleterre ; chap. V] : 

« Non seulement [Shakespeare] portait en lui le germe de chaque faculté, de chaque sentiment, mais il pouvait les suivre, par anticipation, dans toutes leurs ramifications concevables, à travers tous les changements de fortune, les conflits de passions, les tours de la pensée. Il lui suffisait de penser à une chose quelconque pour devenir cette chose avec toutes les circonstances qui pouvaient l’entourer. Quand il concevait un personnage, réel ou imaginaire, il n’entrait pas seulement dans toutes ses pensées, tous ses sentiments, mais semblait à l’instant, comme par l’effet d’un ressort secret, être entouré des mêmes objets, ‘assujetti aux mêmes influences célestes’, aux mêmes accidents locaux, externes et imprévus, qui se produiraient dans la réalité. »   

« The striking peculiarity of Shakspear’s mind was its generic quality, its power of communication with all other minds — so that it contained a universe of thought and feeling within itself, and had no one peculiar bias, or exclusive excellence more than another. He was just like any other man, but he was like all other men. He was the least of an egotist that it was possible to be. He was nothing in himself : but he was all that others were, or that they could become. He not only had in himself the germs of every faculty and feeling, but he could follow them by anticipation, into all their conceivable ramifications, through every change of fortune or conflict of passion, or turn of thought. He had only to think of anything in order to become that thing, with all the circumstances belonging to it. When he conceived of a character, whether real or imaginary, he not only entered into all its thoughts and feelings, but seemed instantly, and as if by touching a secret spring, to be surrounded with all the same objects, ‘subject to the same skyey influences’, the same local, outward, and unforeseen accidents which would occur in reality. »
 
complément : 
Balzac, Petites misères de la vie conjugale [1828], 2° partie : 
« Il y a bien des hommes dans un écrivain [;] un auteur donc, doit ressembler à Janus : voir en avant et en arrière, se faire rapporteur, découvrir toutes les faces d’une idée, passer alternativement dans l’âme d’Alceste et dans celle de Philinte, ne pas tout dire et néanmoins tout savoir, ne jamais ennuyer, et...
N’achevons pas ce programme, autrement nous dirions tout, et ce serait effrayant pour tous ceux qui réfléchissent aux conditions de la littérature. »

jeudi 16 juillet 2020

Melville (papier ; 2 textes)

MelvilleLe Tartare des jeunes filles (traduction citée par J.-J. Mayoux, Melville par lui-même p. 123-4) : 
« Chose curieuse, à force de regarder le papier blanc qui tombait, tombait, tombait continuellement, mon esprit se perdit en divagations sur les étranges usages auxquels ces milliers de feuillets seraient éventuellement soumis. Des textes de toutes sortes seraient écrits sur ces surfaces à présent vides : sermons, minutes d'hommes de loi, ordonnances de médecins, lettres d'amour, certificats de mariage, actes de divorce, actes de naissance, certificats de décès, et ainsi de suite à l'infini... Puis revenant aux piles blanches elles-mêmes, je ne pus m'empêcher de penser à cette célèbre comparaison de John Locke qui, pour démontrer sa théorie de l'absence d'idées innées chez l'homme, assimile l'esprit humain à une feuille de papier blanc ; c'est-à-dire à un objet destiné à recevoir l'écriture, mais quelle sorte de caractères, nul ne saurait le dire . »

« It was very curious. Looking at that blank paper continually dropping, dropping, dropping, my mind ran on in wonderings of those strange uses to which those thousand sheets eventually would be put. All sorts of writings would be writ on those now vacant things—sermons, lawyers' briefs, physicians' prescriptions, love-letters, marriage certificates, bills of divorce, registers of births, death-warrants, and so on, without end. Then, recurring back to them as they here lay all blank, I could not but bethink me of that celebrated comparison of John Locke, who, in demonstration of his theory that man had no innate ideas, compared the human mind at birth to a sheet of blank paper; something destined to be scribbled on, but what sort of characters no soul might tell. »

MelvilleBartleby trad. Pierre Leyris (Folio)
« Les lettres au rebut ! Cela ne rend-il point le son d'hommes au rebut ? Imaginez un homme condamné par la nature et l'infortune à une blême désespérance ; peut-on concevoir besogne mieux faite pour l'accroître que celle de manier continuellement ces lettres au rebut et de les préparer pour les flammes ? Car on les brûle chaque année par charretées. Parfois, des feuillets pliés, le pâle employé tire un anneau : le doigt auquel il fut destiné s'effrite peut-être dans la tombe ; un billet de banque que la charité envoya en toute hâte : celui qu'il eût secouru ne mange plus, ne connaît plus la faim ; un pardon pour des êtres qui moururent bourrelés de remords ; un espoir pour des êtres qui moururent désespérés ; de bonnes nouvelles pour des êtres qui moururent accablés par le malheur. Messages de vie, ces lettres courent vers la mort. »


« Dead letters ! does it not sound like dead men ? Conceive a man by nature and misfortune prone to a pallid hopelessness, can any business seem more fitted to heighten it than that of continually handling these dead letters, and assorting them for the flames ? For by the cart-load they are annually burned. Sometimes from out the folded paper the pale clerk takes a ring : - the finger it was meant for, perhaps, moulders in the grave; a bank-note sent in swiftest charity : - he whom it would relieve, nor eats nor hungers any more; pardon for those who died despairing ; hope for those who died unhoping ; good tidings for those who died stifled by unrelieved calamities. On errands of life, these letters speed to death. »

mercredi 15 juillet 2020

Claudel (musique romantique)


Claudel, Richard Wagner, Rêverie d’un poète français, Pléiade Prose p. 864-865 :
« - C’est drôle, pourquoi est-ce que je pense à Wagner ce soir ? D’où me vient le sombre écho de cette musique qui jadis m’empoisonnait le cœur, du fond d’un passé là-bas plus lointain que la mer et que l’Asie ? Est-ce le vent dans ces grands arbres dépouillés ? Est-ce ce couchant dramatique qui là-bas ensanglante l’horizon ?
- Si chaque homme a un son de voix particulier, c’est qu’il l’accorde sur un certain diapason intérieur.
- Que voulez-vous dire ?
- Tout peintre a une certaine couleur préférée ou plutôt fondamentale, un certain rapport, par exemple, chez Delacroix, le cri du rouge contre le vert, et ce bleu-jaune chez Véronèse. De même chez le musicien il y a un certain timbre vital à quoi tout le reste vient s’accorder.
- Alors pour Wagner il n’y a pas de doute, ce timbre vital, cet instrument essentiel que tous les autres viennent enrichir et amplifier, c’est le Cor.
- Vous rappelez-vous quand nous étions enfants à Bar-le-Duc, le soir près du canal, comme nous l’écoutions derrière les sapins, là-bas au fond de la forêt ?
- Précisément le Cor a pour caractère de ne pas donner un son pur. Son rauque appel, ou, comme dit Baudelaire, ses ‘fanfares étranges’, sont toutes chargées d’harmoniques.
- Le Cor est l’instrument romantique par excellence. Arnim, Weber, de Vigny. Et le seul intérêt de la pièce en France qui inaugure le théâtre romantique est le Cor qu’on entend à la fin et qui détermine la résorption des personnages.
- Vous oubliez cette phrase poignante de la Huitième Symphonie (qui d’ailleurs est tout entière dominée par le Cor soutenu des sombres colorations de la contrebasse), ce rauque sanglot, le passé avec nous, ce qui est à la fois et ce qui n’est plus, ce qui n’a jamais été ! un signal du côté de là-bas avec un accent de douleur et d’interrogation !
- La Huitième Symphonie, me disiez-vous, est le Défi à la Vieillesse. . - Oui, il y a cela, c’est cela et autre chose.
- Ainsi le Cor serait l’instrument du Passé ?
- Plus que le passé, l’irréparable ! le coucou dans la forêt, ces choses que nous avons perdues et que nous ne reverrons plus jamais, les choses que nous avons manquées sans le savoir, cette étrange voix qui dit notre nom en vain, le paradis de tristesse, l’amour aux prises avec le temps, le château dans la montagne, ces délices derrière nous dont nous sommes séparés par une distance infranchissable ! cette étreinte mortelle.
- Déjà dans Beethoven...
- Beethoven n’est pas la nostalgie, mais la possession de ce paradis de l’absence, l’étude du bonheur, la possession de la béatitude, l’Éternité qui fait passer le temps entre ses doigts, - de la béatitude, oui, mais avec le mot Jamais qui ne cesse pas d’être sous-entendu. Et que c’est un rêve, et que, malgré les prières qui nous pressent et ces preuves qu’une touche exquise nous fournit, l’indication déchirante que nous ne resterons pas ici et que nous ne sommes ici que par un transfert incompréhensible, et qu’entre cette éternité latérale et la vie il y a un abîme dont la limite est tracée par celle du son !
- Il est vrai, tout l’art du XIXe siècle chez les meilleurs et les plus grands, c’est le paradis perdu. Pendant que l’action vulgaire et vaine se déchaîne, on dirait qu’ils sont paralysés et qu’ils écoutent.
- Et je n’ai rien dit du désespoir de Chopin, Orphée désespérément essayant d’arracher Eurydice à l’enlacement sonore !
- Cette passion de l’époque pour l’histoire est également un signe. On dirait qu’il y a un trésor perdu, voyez ces gens fouillant les archives, déchiffrant les grimoires, remuant la terre, comme des héritiers à la recherche d’un testament. »



mardi 14 juillet 2020

Rousseau (nuit)


Rousseau, Confessions, livre IV : 
« Il avait fait très chaud ce jour-là, la soirée était charmante ; la rosée humectait l'herbe flétrie ; point de vent, une nuit tranquille ; l'air était frais, sans être froid ; le soleil, après son coucher, avait laissé dans le ciel des vapeurs rouges dont la réflexion rendait l'eau couleur de rose : les arbres des terrasses étaient chargés de rossignols qui se répondaient de l'un à l'autre. Je me promenais dans une sorte d'extase, livrant mes sens et mon coeur à la jouissance de tout cela, et soupirant seulement un peu du regret d'en jouir seul. Absorbé dans ma douce rêverie, je prolongeai fort avant dans la nuit ma promenade, sans m'apercevoir que j'étais las. Je m'en aperçus enfin. Je me couchai voluptueusement sur la tablette d'une espèce de niche ou de fausse porte enfoncée dans un mur de terrasse ; le ciel de mon lit était formé par les têtes des arbres ; un rossignol était précisément au-dessus de moi ; je m'endormis à son chant : mon sommeil fut doux, mon réveil le fut davantage. Il était grand jour : mes yeux, en s'ouvrant, virent l'eau, la verdure, un paysage admirable. Je me levai, me secouai, la faim me prit, je m'acheminai gaiement vers la ville, résolu de mettre à un bon déjeuner deux pièces de six blancs qui me restaient encore. J'étais de si bonne humeur que j'allais chantant tout le long du chemin […]. »

… noter l'augmentation du nombre de syllabes :
l'eau,    1
la verdure,    3
un paysage admirable    7

...comparer avec le réveil dans les Rêveries :
J'aperçus 
le ciel,    2
quelques étoiles,    4
et 
un peu de verdure.    5

...comparer aussi à cet autre texte fameux (révélation d'un monde dans la saveur de la madeleine) :
des fleurs,    2
des maisons,    3
des personnages consistants et reconnaissables.    13


lundi 13 juillet 2020

Gide + Mallet (instabilité du moi)


Gide, Ainsi soit-il, Gallimard, L’Imaginaire pp. 66-67 : 
"Je parviens bien difficilement, bien rarement, à avoir le même âge tous les jours. [...] Comprend-on quelle serait la situation de quelqu'un qui, à son réveil, saurait pouvoir, dans le courant du jour, tantôt disposer de rentes abondantes, et tantôt se sentirait réduit presque à la mendicité. Comment oser prendre des engagements lorsqu'on doute si on sera à même de les tenir ? L'inconfiance en soi peut devenir paralysante. Ne pas pouvoir compter sur soi. Celui qui vient au rendez-vous, sera-t-il le même que celui qui l'a pris ? D'où mes retraits, mes dérobades, mes fuites, mon apparente versatilité. Ne pas reconnaître les autres, passe encore ; mais ne pas se reconnaître soi-même, que c'est gênant ! Laissez-moi donc me retirer du jeu, par crainte de vous faire faux bond. Aujourd'hui, je vous parlerais volontiers ; demain je risque de ne trouver rien à vous dire"

Mallet (Robert), Une mort ambiguë 1955 p. 12-13 : 
« Claudel […] était de cette espèce qui ne se laisse pas plus influencer par la réprobation que par l'éloge. Il était imperméable. Gide en concluait un peu trop vite qu'il était sectaire. Claudel était simplement Claudel, tandis que Gide pouvait être successivement ou simultanément lui-même, Claudel ou n'importe qui. L'un faisait penser à un bloc de pierre sculpté en taille directe, l'autre à une masse de glaise susceptible d'être continuellement révisée pour peu qu'on prît la précaution de la maintenir dans un suffisant état d'humidité. Cette précaution, Gide la prenait lui-même. Il entourait son buste de linges mouillés et découvrait son effigie dès qu'une chance de variante s'offrait à lui. Il obtenait des autres et de lui-même les rectifications désirées et s'empressait de réenvelopper son buste, donnant aux spectateurs non avertis l'impression fausse qu'il voulait protéger ses traits définitifs, alors qu'il ne s'agissait que de préserver la malléabilité de sa pâte (sa « disponibilité », comme il disait). Cela contribuait à son mystère. Si on l'avait perdu de vue, même très peu de temps, on était incapable de savoir quelle version de son image était dissimulée sous les linges. Aussi était-on facilement porté, lors de la réapparition suivante, à crier au reniement, à la tromperie, à la duplicité. Les habitués parlaient de métamorphose. Cette glaise avait toujours besoin d'un coup de pouce, sinon d'un coup de main, pour prendre conscience de ce qu'elle pouvait être. »

dimanche 12 juillet 2020

Gogol (sobriquets)


Gogol, Les Âmes mortes chap. 5 :

[traduction Charrière 1859]
« Le peuple russe s’exprime avec énergie, avec tant d’énergie que, s’il gratifie une fois quelqu’un d’une appellation selon son cœur, ce quelqu’un en a pour lui et sa race à traîner le sobriquet après lui dans la carrière du service, dans la retraite, et en voyage et à Pétersbourg, et au bout du monde. [...] 
Ce qui a été bien et finement dit, c’est comme ce qui a été bien et finement écrit : la hache émousserait son tranchant à le vouloir détruire. Et quelle finesse et quelle force ne sent-on pas dans tout ce qui, jusqu’à cette heure, est sorti du fond de la Russie, de ces lieux où il n’a pénétré rien d’allemand, rien de finnois, rien du dehors, et où tout respire le vif, sain, gaillard et natif esprit russe, qui ne va pas chercher un mot dans l’auge du voisin de stalle pour prendre la peine de le couver, mais le crée spontanément tout d’une pièce et vous le colle au front comme un éternel et admirable signalement, si bien qu’il est inutile d’y mentionner quel nez, quelles lèvres, quel pelage, quels signes particuliers… car le personnage signalé a été d’un seul trait saisi au vif ; il est vivant des pieds à la tempe, et pour cela il n’a fallu qu’un mot, mais un mot russe. »

[Traduction Mongault 1925]
« Le peuple russe a des mots à l’emporte-pièce. Donne-t-il un surnom à quelqu’un, celui-ci le laissera à ses descendants, le traînera tout le long de sa carrière, à Pétersbourg, au bout du monde. Il aura beau finasser, trancher du gentilhomme, [payer des généalogistes pour lui attribuer une origine princière, peine perdue : le sobriquet, obstiné corbeau, croassera de toute la puissance de son gosier et dévoilera la provenance de l’oiseau]. [passage censuré]
Tout comme une sentence écrite, un mot bien senti ne saurait s’abattre à coups de hache. Et quelle finesse, quelle force ne sent-on pas dans tout ce qui sort des profondeurs de la Russie, là où la race se révèle pure de tout alliage, allemand, finnois ou autre ; où règne l’esprit russe, vif, hardi, primesautier, cet esprit qui n’a pas la langue dans sa poche, ne couve pas ses mots comme une poule ses poussins, mais vous les applique une bonne fois comme un passeport à vie : inutile d’ajouter ensuite la forme de votre nez ou de vos lèvres, un trait vous portraiture de la tête aux pieds ! »