Woolf, Introduction au Voyage sentimental [1928], trad. V. Lerouge, Europe, déc 2024 p. 67 :
"Il ne resterait peu, voire rien, du Voyage sentimental, s'il fallait en extraire la présence de Sterne. Il n'a aucune information de valeur à donner, aucune philosophie raisonnée à transmettre. Il quitta Londres, nous dit-il "avec une telle précipitation qu'il ne m'était pas venu à l'esprit que nous étions en guerre avec la France". Il n'a rien à nous dire des tableaux, ni des églises, ni de la misère ou de la prospérité des campagnes. Il voyageait en France, certes, mais le chemin qu'il empruntait traversait bien souvent son esprit, et ses principales aventures ne concernaient pas brigands et précipices, mais bien les émotions de son propre cœur."
Little or nothing of A Sentimental Journey would be left if all that we call Sterne himself were extracted from it. He has no valuable information to give, no reasoned philosophy to impart. He left London, he tells us, “with so much precipitation that it never enter’d my mind that we were at war with France”. He has nothing to say of pictures or churches or the misery or well-being of the countryside. He was travelling in France indeed, but the road was often through his own mind, and his chief adventures were not with brigands and precipices but with the emotions of his own heart.
[repris dans The Common Reader, Second Series, 1932]