Goncourt, Journal , 4 nov. 1866, éd. Bouquins t. 2 p. 49 :
"Jamais en aucun temps la langue crapuleuse, ignoble et hébétée des pièces de putains et de gandins n’a autant déteint sur la société et dans la famille. On veut le nier ; il y a un consentement de l’hypocrisie générale pour crier haro sur le livre et la pièce qui essayent d’en donner la note, même adoucie***. Mais le fait est flagrant, ici comme partout : le monde honnête a volé les expressions et l’esprit de l’autre ; et je me demande si ce monde, où ne résonne plus jamais le souvenir d'une haute lecture, d'un beau vers, d'un trait d'esprit fin, n'est pas mené tout doucement et tous les jours, par cette contagion de sentiments bas, d'ironie malsaine, cocasse et ahurie, à un abaissement intellectuel et moral que n'a connu jusqu'ici aucune société."
*** allusion à des critiques adressées à des romans des G.