mardi 3 septembre 2024

Gadda (buveur)

Gadda, L'incendie de la via Keplero, in Des Accouplements bien réglés, 1963 (VF Seuil 1989) : 

[…] Pendant des heures et des heures, le coude planté dans le fumier tomateux-vinassé de la nappe, une main pendante et l’autre grattant son genou, lorsqu’il ne versait ni dégustait : […] il grommelait et se raclait la gorge pendant des heures entières, tout au long des après-midi déclinantes, suant dans la canicule et la puanteur de la chambre pleine de poussière, avec le lit qu’on aérait encore et l’oreiller couleur de lièvre ; la braguette ouverte – il s’en s’échappait un coin de chemise de nuit –, deux vieilles savates élimées, passées sur ses pieds nus et verdâtres, le souffle court qui semblait rouler sur des billes de mucus, il dorlotait avec des tendresses de jeune mère son catarrhe aux profondeurs de catacombe, cette glu qui bafouillait à petits bouillons au creux d’une marmite oubliée sur le feu."


"Così, ore e ore, col gomito su quel letamaio della tovaglia pomodoro-Barletta, con la mano a penzolare, e l’altra, se non mesceva o centellinava, a grattarsi il ginocchio; così grugnolava e ronfava di gola per delle ore intere, lungo tutto il declino del pomeriggio, sudato, dentro l’afa e il lezzo della camera, ch’era piena di polvere, con il letto ancora da prender aria, la federa color lepre; coi pantaloni sbottonati da cui usciva una cocca della camicia  di notte, con due ciabattazze fruste infilate nei piedi nudi e verdastri, con il  respiro breve che pareva scorrere su biglie di muco, coccolando con l’amorevolezza d’una mammina giovine quel suo catarro sommesso di catacomba, una colla che barbugliava, a lente bolle, in un pignattone dimenticato sul fuoco."