Reynolds (Sir Joshua), XV° Discours, traduction MP :
"Quand on cherche aujourd'hui à nous rendre maîtres de ce Grand Art, il faut reconnaître que nous travaillons avec de plus grandes difficultés que ceux qui sont nés à l'époque de sa découverte, et dont les esprits, depuis leur enfance, étaient habitués à ce style ; qui l'apprenaient comme une langue, comme leur langue maternelle. Ils n'avaient pas de mauvais goût à désapprendre ; ils n'avaient pas besoin de discours persuasif pour les amener à une réception favorable de celui-ci, ni d'une investigation abstruse de ses principes pour les convaincre des grandes vérités latentes sur lesquelles il est fondé. Nous sommes contraints, de nos jours, d'avoir recours à une sorte de Grammaire et de Dictionnaire comme seuls moyens de retrouver une langue morte. Eux l'apprenaient par routine, et peut-être l'apprenaient-ils mieux ainsi que par préceptes.
Le style de Michel-Ange, que j'ai comparé à une langue et qui peut, pour parler poétiquement, être appelé le langage des Dieux, n'existe plus comme il a existé au quinzième siècle."
In pursuing this great Art, it must be aknowledged that we labour under greater difficulties than those who were born in the age of its discovery, and whose minds from their infancy were habituated to this style ; who learned it as language, as their mother tongue. They had no mean taste to unlearn ; they needed no persuasive discourse to allure them to a favourable reception of it, no abstruse investigation of its principles to convince them of the great latent truths on which it is founded. We are constrained, in these latter days, to have recourse to a sort of Grammar and Dictionary, as the only means of recovering a dead language. It was by them learned by rote, and perhaps better learned that way than by precept.
The style of Michel Angelo, which I have compared to language, and which may, poetically speaking, be called the language of the Gods, no longer exists, as it did in the fifteenth century.