Gracq, En lisant, en écrivant § Lectures, Pléiade t. 2 p. 686 :
"Il y a dans Céline un homme qui s’est mis en marche derrière son clairon*. J’ai le sentiment que ses dons exceptionnels de vociférateur, auxquels il était incapable de résister, l’entraînaient inflexiblement vers les thèmes à haute teneur de risque, les thèmes paniques, obsidionaux, frénétiques, parmi lesquels l’antisémitisme, électivement, étaient fait pour l’aspirer. Le drame que peuvent faire naître chez un artiste les exigences de l’instrument qu’il a reçu en don, exigences qui sont – parfois à demi monstrueuses – avant tout celles de son plein emploi, a dû se jouer ici dans toute son ampleur. Quiconque a reçu en cadeau, pour son malheur, la flûte du preneur de rats, on l’empêchera difficilement de mener les enfants à la rivière."
* écho probable de la formule de Rimbaud : "Si le cuivre s'éveille clairon, il n'y a rien de sa faute."