Caillois, Le fleuve Alphée :
"Depuis que j’ai su lire, je n’ai fait que lire, et n’eût été mon incessante et enfantine curiosité des choses et l’impossibilité pour mon attention de n’être pas la proie du premier objet rencontré, je n’aurais vécu que par l’entremise des livres. Je m’aperçus très lentement que par l’usage qu’ils font et qu’ils poussent à faire des mots, ils tendent à remplacer la perception spontanée de la réalité. Véritablement, ils m’avaient attiré d’emblée dans ce que j’ai appelé la parenthèse. "
Un texte par jour, ou presque, proposé par Michel PHILIPPON (littérature, philosophie, arts, etc.).