Süskind, La Contrebasse, [traducteur non-indiqué] LP p. 86 :
« ‘La pensée’, dit un de mes amis qui fait ses études de philosophie depuis vingt-deux ans et qui va passer son troisième cycle, ‘la pensée est une affaire trop complexe pour qu'on laisse le premier venu y bricoler en amateur’. Lui (cet ami) n'aurait pas idée de se mettre au piano pour jouer comme ça la sonate Hammerklavier. Parce qu'il n'en est pas capable. Mais tout le monde croit être capable de penser, et tout le monde pense à tort et à travers, et c'est la grosse erreur à l'heure actuelle, dit cet ami, et c'est ce qui déclenche toutes ces catastrophes, où nous laisserons notre peau l'un de ces jours, tous autant que nous sommes. Et moi je dis qu'il a bien raison.»
41-42 :
« Das Denken, sagt ein Freund von mir – er studiert seit zweiundzwanzig Jahren Philosophie und promoviert jetzt –, Das Denken ist eine zu schwierige Sache, als daß jedermann darin herumdilettieren dürfte. Er – mein Freund – würde sich auch nicht hinsetzen und die Hammerklaviersonate herunterspielen. Weil er das nicht kann. Aber jedermann glaubt, daß er denken kann, und denkt zügellos drauflos, das ist der große Fehler heutzutage, sagt mein Freund, und darum passieren diese Katastrophen, an denen wir noch zugrunde gehen werden, alle miteinander. Und ich sage : Er hat recht. »