Merleau-Ponty, La Structure du comportement, PUF, p 196 :
« … Ni le psychique à l'égard du vital ni le spirituel à l'égard du psychique ne peuvent être traités comme des substances ou des mondes nouveaux. Le rapport de chaque ordre à l'ordre supérieur est celui du partiel au total. […] L'avénement des ordres supérieurs, dans la mesure où il s'accomplit, supprime comme autonomes les ordres inférieurs et donne aux démarches qui les constituent une signification nouvelle. C'est pourquoi nous avons parlé d'un ordre humain, plutôt que d'un ordre psychique ou spirituel […] Ces modes de comportements (vitaux) ne subsistent même pas tels quels dans l'homme. Réorganisés à leur tour dans des ensembles nouveaux, les comportements vitaux disparaissent comme tels. C'est ce que signifie par exemple la périodicité et la monotonie de la vie sexuelle chez les animaux, sa constance et ses variations [chez] l'homme. […] L'apparition de la raison et de l'esprit ne laisse pas intacte en lui une sphère des instincts fermée sur soi [...]. L'altération des fonctions supérieures atteint jusqu'au montages dits instinctifs et l'ablation des centres supérieurs entraîne la mort, alors que des animaux décérébrés peuvent tant bien que mal subsister. "Si l'homme avait les sens d'un animal, il n'aurait pas de raison." [Herder cité par Goldstein]. L'homme ne peut jamais être un animal : sa vie est toujours plus ou moins intégrée que celle d'un animal."