Hrabal, Trains étroitement surveillés, trad. F. Kérel, Folio p. 78 :
« La draisine se mit en marche le long du train mitraillé garé sur la cinquième voie, le conseiller Zednicek examinait les wagons au toit arraché, l’impact des balles de mitrailleuse. Le chef de gare monta au premier où il se mit à vociférer et à remuer les chaises, faisant tomber le crépi des murs dans le bureau, et il braillait, tourné vers la cour d’aération :
— Il n’y a plus de morale ! Tout est pourri ! Comme dans la vieille ville de Sodome ! La prostitution se réfugie dans les cafés, les restaurants et les bureaux avec la bénédiction de la police. Un mari obligeait sa femme à se livrer à la prostitution. Il la menaçait de découper leur fils à la scie, si elle n’allait pas au turf ! On se trempe la plume ! On se fait reluire la cornemuse ! Mieux vaudrait que le bon Dieu sonne la trompette du Jugement dernier et qu’on en finisse ! »