Montherlant, Carnets (XXIX), Pléiade Essais p. 1176 :
"C'est une sottise que nous faire admirer l'acharnement avec lequel un écrivain a corrigé ses brouillons, car c'est prouver quoi, sinon que cet écrivain manquait de don naturel ? C'est une sottise, du moins chez le critique, car cela se comprend chez le professeur, qui enseigne ce qu'il peut, et le travail s'enseigne, non le don. Mais cela convient à une société où la naissance est suspecte, où il faut s'être fait soi-même ; où la désinvolture est suspecte, où il faut être bien lourd ; où le bonheur est suspect, où il est habile d'avoir ou d'afficher des embêtements. C'est parce qu'on a découvert qu'il écrivait ses fables avec peine, qu'on pardonne à La Fontaine de les avoir réussies."
rappels :
Dutourd :
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Amiel :
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