Starobinski, Le Remède dans le mal p. 285 :
"C'est [la] présence [de l'olivier] qui a incité Ulysse à entreprendre la construction [de son lit]. L'arbre commande l'espace que le travail organise autour de lui. Il est un donné naturel, traversé par la force qui donne au feuillage son abondance, au tronc son volume et sa puissance. Une fois taillé et travaillé, il continue à plonger ses racines en terre : l'énergie vitale qu'il portait en lui se communique, par une sorte de continuité substantielle, à l'ensemble du lit qui prend appui en son bois. Le travail 'culturel' de la décoration et du luxe est implanté, chevillé, dans la massive présence naturelle. [...] Le lien inébranlable avec le sol établit une continuité qui laisse subsister, dans l'œuvre de la culture, la primitive puissance végétale : la physis."