Olécha, L’Envie, traduction Nivat p. 138 :
"Le sommeil la barbouillait de sucre. Elle dormait la bouche ouverte, en glougloutant comme font les petites vieilles.
Les punaises vivaient leur vie et menaient grand tapage. On aurait pu croire que quelqu'un était en train de déchirer le papier peint. Des cachettes de punaises que le jour ignore entraient en activité. Le bois de lit grossissait, enflait.
L’appui de la croisée commença à rosir.
Une douce pénombre flottait dans la pièce. Les secrets de la nuit sortaient des coins de la pièce, se glissaient le long des murs, enveloppaient nos héros endormis et allaient se couler sous le lit.
Kavalérov se redressa soudain, les yeux grands ouverts.
Ivan se tenait au pied du lit."
Un texte par jour, ou presque, proposé par Michel PHILIPPON (littérature, philosophie, arts, etc.).