samedi 7 août 2021

Walser (commis)

Walser (Robert), Le Commis, traduction Lortholary, Gallimard p. 21 : 

"Joseph avait travaillé dans une fabrique d'élastiques, avant de faire son service militaire. […]. Il avait été engagé là-bas à titre d'auxiliaire, comme on dit, à titre tout à fait temporaire. Sa personne tout entière n'était qu'un coin de mouchoir, un appendice superflu, un nœud serré tout provisoirement. En prenant cet emploi, il imaginait déjà très concrètement le moment où il le quitterait. L'apprenti de l'entreprise avait en tout 'le pas sur lui'. En toute occasion, Joseph était contraint de demander conseil à cet être qui n'avait pas fini de grandir. Mais cela ne le froissait même pas, en fait."


Joseph hatte in einer Elastique-Fabrik gearbeitet, ehe er zum Militär kam. [...] Er war dort, wie man sagt, aushilfsweise engagiert gewesen, nur so vorübergehend. Er schien mit seiner ganzen Persönlichkeit nur ein Zipfel, ein flüchtiges Anhängsel zu sein, ein nur einstweilen geschlungener Knoten. Beim Antritt der Stellung war ihm bereits lebhaft der Austritt aus derselben vor Augen getreten. Der Lehrling im Elastique-Geschäft war ihm in allem »über«. Joseph mußte diesen unausgewachsenen Menschen bei jeder Gelegenheit um Rat fragen. Aber eigentlich kränkte ihn das nicht einmal.