Flaubert, lettre à Louise Colet 16 septembre 1853 :
"L'artiste doit tout élever ; il est comme une pompe, il a en lui un grand tuyau qui descend aux entrailles des choses, dans les couches profondes. Il aspire et fait jaillir au soleil en gerbes géantes ce qui était plat sous terre et qu'on ne voyait pas."
Proust, Le Temps retrouvé :
"C’est le chagrin qui développe les forces de l’esprit [...] les œuvres, comme dans les puits artésiens, montent d’autant plus haut que la souffrance a plus profondément creusé le cœur."
Montherlant, Pour le chant profond II, in Service inutile, Essais Pléiade p. 607 :
"Dans le « chant profond », chacun jette en soi comme le tuyau d'une pompe pour arriver à la nappe souterraine de l'âme ; chacun jette plus ou moins loin, sans arriver à l'eau de l'âme ; enfin quelqu'un jette si profond que l'eau de l'âme est atteinte, elle monte, elle apparaît dans la voix. Ceux qui avaient précédé le petit Gitan n'avaient pas jeté assez profond. Mais lui il avait atteint l'eau de l'âme, l'aspirait et la répandait ; et toute sécheresse humaine fondait, fleurissait sous ce chant."