Giono, Un Roi sans divertissement, Folio p. 28 :
« ... le bon sens que donne aux choses humaines l’englobement des voûtes de cavernes. Ces cavernes qui ont été la première armure et dont on retrouve ce soir la magnifique protection. Oui, il faudrait beaucoup d’enfants, et des mâles, et de grands mâles, et il faudrait habiter ces étables voûtées, ces cavernes où l’on se sent parfaitement à l’abri ; non pas ces murs droits, ces angles comme là-haut qui font carton, qui font pas solide, qui font pas sérieux, qui font 1843, moderne ; pendant que, dehors, dans des temps qui ne sont pas modernes, mais éternels, rôdent les menaces éternelles. Ce qui est bon, c’est la voûte, c’est la chaleur des bêtes, c’est l’odeur des bêtes, c’est le bruit de la mâchoire qui mâche le foin ; c’est voir ces grands beaux ventres de bêtes paisibles. C’est ici, vraiment, que ça fait famille et humanité »