Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècles, 1854-1868, tome 8 :
« Que l’on reconstruise le Parthénon sur la butte Montmartre, nous le voulons bien…, le Parthénon avec ses proportions, sa silhouette, sa grâce fière, moins l’Acropole, moins le ciel, l’horizon et la mer de l’Attique, moins la population athénienne… ; mais enfin ce sera toujours le Parthénon. Ce sera le lion placé dans un jardin d’acclimatation. Mais arracher au Parthénon son ordre dorique, et plaquer cette dépouille le long d’un mur percé de fenêtres, quel nom donner à cette fantaisie barbare ? que devient alors le style du monument grec ? Et, ce que nous disons pour le Parthénon, ne peut-on le dire également de tous ces emprunts faits à peu près au hasard ? Croit-on que le style d’un édifice s’émiette avec ses membres ? que chacun d’eux conserve une parcelle du style que l’ensemble possédait ? Non : en édifiant des monuments avec des bribes recueillies de tous côtés, en Grèce, en Italie, dans des arts éloignés de notre temps et de notre civilisation, nous n’accumulons que des membres de cadavres ; en arrachant ces membres au corps qui les possédait, nous leur ôtons la vie, et nous ne pouvons en recomposer une œuvre vivante. »