Kandinsky, Regards sur le passé et autres textes 1912-1922 :
« Je fus ravi un jour par une vue tout à fait inattendue dans mon atelier.
C’était l’heure du jour déclinant. Je venais de rentrer chez moi avec ma boîte de peinture, lorsque j’aperçus un tableau d’une indescriptible beauté baignée de couleurs intérieures. Je me dirigeai droit sur cette œuvre énigmatique dans laquelle je ne voyais rien d’autre que des formes et des couleurs dont le sens me restait incompréhensible. Je trouvai instantanément la clef de l’énigme : c’était un de mes tableaux posé de côté contre le mur. Le jour suivant, je voulus reproduire l’impression à la lumière du jour. Mais je n’y parvins qu’à demi : même de côté, je reconnaissais sans cesse les objets, et il y manquait le subtil glacis du crépuscule. Je savais à présent très exactement que l’objet était nuisible à mes tableaux. »
cf.