mardi 3 décembre 2019

Diderot (peinture)


Diderot, Salon de 1767, éd. Versini p. 604-605 : 
« […] Si nous ne pouvons retourner dans les forêts notre premier asile, nous sacrifions une portion de notre opulence à appeler les forêts autour de nos demeures ; mais là elles ont perdu sous la main symétrique de l’art leur silence, leur innocence, leur liberté, leur majesté, leur repos. [...] Dans l’impossibilité [...] d’errer dans une campagne, de suivre un troupeau, d’habiter une chaumière, nous invitons à prix d’or et d’argent le pinceau de Wouwermann, de Berghem ou de Vernet à nous retracer les mœurs et l’histoire de nos anciens aïeux. Et les murs de nos somptueuses et maussades demeures se couvrent des images d’un bonheur que nous regrettons, et les animaux de Berghem ou de Paul Potter paissent sous nos lambris, parqués dans une riche bordure. [...] Nous sommes des malheureux autour desquels le bonheur est représenté sous mille formes diverses. »