mercredi 6 novembre 2024

Sachs (Proust)

Sachs (Maurice), Le Sabbat chap. XXI : 

[Proust] "Œuvre non pas dénuée de morale comme on l'a dit mais qui, impliquant une pureté de l'enfance, une impureté de l'âge d'homme, porte avec elle un rousseauisme jamais exprimé comme celui de Gide, mais bien plus ancré. Œuvre dans laquelle on ne trouve pas trace de Dieu, car Proust ne croyait ni en l'Eglise catholique, ni en Jéhovah, mais il avait ses dieux d'enfant, lares et familiaux : il adorait le visage de sa mère qui lui est ce que la Sainte Vierge est à beaucoup de catholiques plus que Dieu et il croyait en un paradis qui se vivait dans le ventre de la mère et jusqu'au sortir de l'enfance, car les délices pour lui n'étaient pas dans une vie à venir, mais dans une vie qui avait été et qui ne pouvait plus être jamais"


Note : quand je faisais un séminaire sur l'œuvre d'art comme restitution transposée du paradis perdu de l'enfance, ce passage m'aurait été précieux…