Carvalho, Fantaisie pour deux colonels et une piscine, trad. M.-H. Piwnik p. 43-44 :
"Au Portugal, une loi ancienne donne aux officiers des forces armées le droit de posséder des armes de guerre. Le colonel avait gardé cette habitude de l'arme sous le traversin, qui lui venait d'autres temps. Il se sentait plus en sécurité. Il était comme les enfants avec leurs nounours, lapins et autres dou-dous. Même quand il lui arrivait de dormir dans la quiétude d'un couvent de franciscains, dans les forêts du Haut-Minho, au son des vêpres paisiblement chantées au loin dans la chapelle, même dans ce cas, il préférait sentir sous son oreiller la fermeté bien graissée, et hostile aux draps de lin, d'une arme sûre, rapide, fidèle. En Afrique, il dormait avec sa kalach, baïonnette et tout. Mais l'Uzi, en temps de paix, lui paraissait plus maniable, plus féminin, d'une taille raisonnable, compatible avec le partage du lit conjugal."