Céline, D'un Château l'autre Pléiade p. 136-137 :
"Le moment le plus magique c’était tous les jours quand les gogs vraiment pouvaient plus… vers huit heures du soir… qu’ils éclataient ! la bombe de merde ! … du trop-plein du tréfonds ! … tous les soulagements de la brasserie de la veille et du jour ! … alors un geyser plein le couloir ! … et notre chambre ! et en cascade plein l’escalier ! … vous parlez d’un sauve-qui-peut ! … mêlée-pancrace dans la matière ! tous à la rue ! … c’était le moment Herr Frucht s’amenait ! tenancier du Löwen ! Herr Frucht et son jonc ! … il avait vraiment tout tenté pour sauver ses gogs… mais aussi responsable lui-même ! … c’était lui le tôlier, la tambouille aux raves ! lui la brasserie ! le restaurateur ! … cinq mille Stamgericht par jour ! pas être surpris que les lieux débordent ! Herr Frucht montait avec son jonc ! touillait ! retouillait ! refaisait fonctionner la tinette ! … et replaçait un autre cadenas… vissait ! … vissait ! … que plus personne puisse ouvrir ! basta ! deux minutes qu’il était parti ses chiotts étaient re-re-pleins ! les gens à se battre ! et plein le vestibule ! … Herr Frucht, qu’était pas Sisyphe, avait beau jurer « Teufel ! Donner ! Maria ! » ses clients du Stamgericht y auraient plus qu’inondé sa tôle ! submergée sous des torrents de raves !"