Vialatte, Un grand sculpteur, Henri Charlier, 1941 :
"Obéir, en créant, aux ordres de la matière, aux nœuds du chêne, aux veines du tilleul, aux sollicitations du calcaire ou du marbre, c’est s’incliner devant la Création, c’est collaborer avec elle, prolonger la nature, combler son vœu obscur, aider à Dieu. Il ne s’agit plus de brusquer, mais d’obéir. Ce n’est plus un orgueil, c’est une déférence. Plus cette soumission sera fervente, plus elle ira au-devant de la matière, des secrets et des confidences qu’elle refuserait à un brutal, plus elle aidera en retour la matière à dégager sa grande ligne, à s’accoucher. La sculpture devient aussi une sorte de médecine mystique. Et cela c’est proprement le message de Charlier. La statue de bois, celle qu’il préfère, je crois, restera une chose végétale et sera comme une révérence de la botanique au Créateur."