mardi 23 mars 2021

Lorca (poésie)

 Lorca, L'image poétique chez Góngora, traduction Pléiade p. 847 : 

« Naturellement, Góngora ne crée pas ses images directement d'après nature, mais il porte l'objet, la chose ou l'acte à la chambre noire de son cerveau d'où ils sortent transformés pour faire le grand saut jusqu'à l'autre monde avec lequel ils se fondent C'est pourquoi, comme sa poésie n'est pas directe, il est impossible de la lire devant les objets dont elle parle. Les peupliers, les roses, les bergers et les mers du spirituel Cordouan sont recréés à neuf. Il appelle la mer "émeraude brute dans le marbre enchâssée, toujours liquide", ou le peuplier "verte lyre". D'ailleurs, rien n'est plus imprudent que de lire, une rose à la main, un madrigal composé pour une rose. Le madrigal ou la rose sont de trop. »


La imagen poética de Don Luis de Góngora

Naturalmente, Góngora no crea sus imágenes sobre la misma Naturaleza, sino que lleva el objeto, cosa o acto a la cámara oscura de su cerebro y de allí salen transformados para dar el gran salto sobre el otro mundo con que se funden. Por eso su poesía, como no es directa, es imposible de leer ante los objetos de que habla. Los chopos, rosas, zagales y mares del espiritual cordobés son creados y nuevos. Llama al mar "esmeralda bruta en mármol engastada, siempre undosa", o al chopo, "verde lira". Por otra parte, no hay nada más imprudente que leer el madrigal hecho a una rosa con una rosa viva en la mano. Sobran la rosa o el madrigal.