Ensor, Mes Ecrits, Ed. Nationales de Liège, 1974, « Réflexions sur l'art », p. 50 :
« La vision se modifie en observant. La première vision, celle du vulgaire, c'est la ligne simple, sèche, sans recherche de couleur. La seconde période, c'est celle où l’œil plus exercé discerne les valeurs des tons et leurs délicatesses ; celle-ci est déjà moins comprise du vulgaire. La dernière est celle où l’artiste voit les subtilités et les jeux multiples de la lumière, ses plans, ses gravitations. Ces recherches progressives modifient la vision primitive et la ligne souffre et devient secondaire. Cette vision sera peu comprise. Elle demande une longue observation, une étude attentive. Le vulgaire ne discernera que désordre, chaos, incorrection. Et ainsi l’art a évolué depuis la ligne du gothique à travers la couleur et le mouvement de la Renaissance, pour arriver à la lumière moderne ».