James (Henry), Les Dépouilles de Poynton, préface (traduction M.-P. Huglo) :
"C'était il y a des années, je me souviens, une veille de Noël alors que je dînais avec des amis une dame à côté de moi fit, au cours de la conversation, une de ces allusions que j'ai toujours su reconnaître sur-le-champ comme des "germes". Où que je le trouve, le germe a toujours été pour moi le germe d'une "histoire", et la plupart des histoires que je me suis efforcé de mettre en forme découlent d'une seule petite graine [...], simple particule flottant dans le cours de la conversation. [...] Si l'on reçoit des indications un tant soit peu orientées, on peut être sûr d'en savoir déjà trop. Le sujet se trouve dans la simple graine, dans le soupçon de vérité, de beauté, de réalité, il est à peine perceptible pour l'œil ordinaire - car, je le maintiens, un bon œil pour un sujet est tout sauf commun."
It was years ago. I remember, one Christmas Eve when I was dining with friends : a lady beside me made in the course of talk one of those allusions that I have always found myself recognising on the spot as « germs ». The germ, wherever gathered, has ever been for me the germ of a « story », and most of the stories straining to shape under my hand have sprung from a single small seed, [...] a mere floating particle in the stream of talk. [...] If one is given a hint at all designedly one is sure to be given too much ; one's subject is in the merest grain, the speck of truth, of beauty, of reality, scarce visible to the common eye - since, I firmly hold, a good eye for a subject is anything but usual.