Gontcharov, Oblomov, trad. L. Jurgenson éd. L’Âge d’Homme, 1988, p. 35-37 :
« Entra un homme d’âge indéterminé, au visage indéterminé, appartenant à cette tranche d’âge où il est difficile d’évaluer le nombre exact ; ni beau ni laid, ni grand ni petit, ni blond ni brun. La nature ne l’avait gratifié d'aucun trait accusé ou remarquable, qu'il soit bon ou mauvais. Certains l'appelaient Ivan Ivanytch, d'autres Ivan Vassilievitch, d'autres encore Ivan Mikhaïlovitch. Son nom de famille était énoncé également de diverses manières : les uns l'appelaient Ivanov, les autres Vassiliev ou Andréev, les troisièmes Alekséev. Celui à qui on le présentait, oubliait aussitôt son nom et son visage, ne remarquait pas ses paroles. Sa présence n'ajoutait rien à la société, de même que son absence ne lui retranchait rien. Son esprit était dépourvu de spiritualité et d'originalité tout comme son corps de signes particuliers. »