Valéry, Bilan de l'intelligence, éd. Pochothèque t. 2 p. 479 :
"Nous possédons en nous toute une réserve de formules, de dénominations, de locutions toutes prêtes, qui sont de pure imitation, qui nous délivrent du soin de penser, et que nous avons tendance à prendre pour des solutions valables et appropriées.
Nous répondons le plus souvent à ce qui nous frappe par des paroles dont nous ne sommes pas les véritables auteurs. Notre pensée, – ou ce que nous prenons pour notre pensée, – n’est alors qu’une simple réponse automatique. C’est pourquoi il faut difficilement se croire soi-même sur parole. Je veux dire que la parole qui nous vient à l’esprit, généralement n’est pas de nous."