Mathieu (Nicolas), Aux Animaux la guerre :
"Il roulait sans penser à rien. Il n’avait pas envie de rentrer. Il n’avait nulle part où aller. C’est comme ça qu’il finit par se retrouver dans un village paumé à deux trois bornes de la Ferme. Une rue, vingt maisons, une boucherie et le Café de la Poste, rade miteux et pourtant très fréquenté le week-end. Les jeunes du coin venaient s’y saouler à la Stella Artois, manger des croque-monsieur et jouer au baby. Jusqu’à une heure du mat’, la musique était forte, l’ambiance plutôt masculine et quand on cherchait la bagarre, on n’avait généralement pas trop de mal à la trouver. Et puis au moment de fermer, on éclusait quelques mirabelles pour la route. Chaque année, quelques clients finissaient plantés dans un fossé, certains y laissant leur peau. Grâce à Dieu, la nécessité de maintenir des petits commerces en zone rurale l’emportait encore sur les impératifs de la sécurité routière."