dimanche 15 septembre 2024

Anouilh (révolution)

Anouilh, L'Alouette (1953)

[selon Chat GPT, il s'agit d'un passage ou d'un prologue, que l'on ne trouve pas dans toutes les éditions ] : 

"Rousseau avait trouvé la recette ; les cuisiniers Saint-Just et Robespierre l'améliorèrent et la mirent au point. Ces deux noms réunis ont sans doute été les plus néfastes de la langue française – si l'on fait exception du mot Liberté, le plus galvaudé de notre langue, qui aura surtout servi, en fin de compte, sous tous les régimes qui s'en sont réclamés, à mettre un nombre incalculable de gens en prison. 

Personne ne sait la proclamation de Carrier dans Nantes qu'il fallait mater : « Nous en ferons un cimetière, plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière. » C'était pourtant bien dit. La besogne a malheureusement dépassé ses forces, mais, enfin, il a fait ce qu'il a pu pendant son court proconsulat, 4 800 noyades en dix jours. Son collègue Collot d'Herbois, de la Comédie-Française à Lyon, préférait les mitraillades au canon en groupe, avec achèvement au sabre, de centaines de gens garrottés deux à deux, dans la plaine de Bordeaux. 

Tout cela était ce que le bon Rousseau – et Hitler aussi – appelait la Volonté générale « qui n'est pas forcément, ajoutait le Genevois ingénument, la volonté du plus grand nombre ». Les chefs seuls, précisait-il, « peuvent l'interpréter et la connaître »…"