Léautaud, Le Fléau 21 juillet 1924 p. 154 :
"Je deviens romanesque en vieillissant. Je passe mon temps à lire des romans d'amour. C'est pour remplacer ce que j'aurais aimé et que la vie ne m'a pas donné. Je m'aperçois que je ne suis pas si sec qu'on pourrait le croire. Je pars avec mes héros dans leurs aventures. Je rêve, je ris, je désire, je souffre avec eux. Quand je ferme le livre, j'ai comme une barre dans l'estomac et je refoule avec peine un besoin de pleurer. Au moins pendant quelques heures, j’ai échappé à ma vie médiocre, j’ai donné un objet à mes rêves inutiles."