Goncourt, L'Art du XVIII° siècle, § Chardin :
"Voyez ces deux œillets : ce n'est qu'une égrenure de blanc et de bleu, une espèce de semis d'émaillures argentées en relief ; regardez-les attentivement, d'un peu loin, et bientôt les fleurs se lèvent de la toile ; le dessin feuillu de l'œillet, le cœur de la fleur, son ombre tendre, son chiffonnage, son déchiquetage, tout s'assemble et s'épanouit. C'est là le miracle des choses que peint Chardin : modelées dans la masse et l'entour de leurs contours, dessinées avec leur lumière, faites pour ainsi dire de l'âme de leur couleur, elles semblent se détacher de la toile et s'animer, par je ne sais quelle merveilleuse opération d'optique entre la toile et le spectateur, dans l'espace."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Sim%C3%A9on_Chardin#/media/Fichier:Chardin_fraises.jpg
rappel :
https://lelectionnaire.blogspot.com/2022/08/goncourt-chardin.html