Amiel, Journal, Juin 1869 p. 813 :
Planter un matin tout cela
Là,
Que cette idée à mon esprit
Rit.
Non, je n'ai plus à ce ragoût
Goût
Depuis longtemps a pris ma faim
Fin ;
La fatigue mine et l'ennui
Nuit ;
Dépêtre-toi de là, pataud,
Tôt.
Abandonne-moi cette crèche
Rèche,
De toi prends, il en est besoin,
Soin.
Sache à temps dire : Adieu ma chère
Chaire ;
Salut, printemps, loisir ! — Salut,
Luth !
Rendez mon âme fatiguée
Gaie,
Faites ce cœur plein comme un œuf
Neuf ;
Que seule désormais la Muse
M'use,
Et cachez-moi bien des méchants,
Champs !
[...]
Je voudrais vivre à nouveaux frais,
Frais,
Frais comme au premier jour du globe
L'aube,
Frisant d'or ton flot amer,
Mer ;
Et n'ayant plus que Dieu pour maître,
Etre.
[...]