jeudi 23 juin 2022

Céline + Gadda (dentelles volatiles)

Céline, Mort à crédit : 

"Grand-mère Caroline se planquait pendant le travail à l’abri de L’Enfant Prodigue, l’énorme panneau tapisserie. Elle avait l’œil Caroline pour gafer les mains. C’est vicelard comme tout la cliente, plus c’est huppée mieux c’est voleuse. Un petit contrepoint Chantilly c’est un véritable souffle dans un manchon bien entraîné."


Gadda, L'Adalgisa : 

"...des mains qui semblaient savourer au toucher tout ce luxe et ces richesses étalées, les savourer et répudier, les désirer et repousser, vouloir et ne pas vouloir. Toutes ces mains, les grandes, les petites, les sacs à main et les gros sacs, les paquets petits et gros des achats précédents, dans le pandémonium méridien du bazar ! Dans le langage courant, on dit, pour tout cela, on dit : tenir à l’œil. Parmi les belles mains, sont toujours potentiellement présentes celles de l’ange blond chapardeur : et son rusé marsupium."


...mani che paiono assaporare al tatto quei lussi e le sciorinate dovizie, assaporare e ripudiare, desiderare e respingere, volere e nolere. Ma le manine, le manone, le borsette, le borsone, i precedenti pacchi e pacchetti, nel pandemonio meridiano del bazar ! All’uso volgare si dice, con tutto questo, si dice tener d’occhio. Tra belle mani, le mani del biondo angelo sgraffignone, e il suo scaltro marsupio, sono sempre potenzialmente presenti.