jeudi 4 novembre 2021

Debussy (adultère)

Debussy, lettre citée et commentée par J. Barraqué dans son Debussy, coll. Solfèges p. 130 :

La vie privée du musicien ne cesse de se compliquer. Le 9 février 1897, il écrit à Pierre Louÿs :

"Il m’est arrivé des histoires fâcheuses où Bourget semble avoir collaboré avec Xavier de Montépin, ce qui n’est pas autrement impossible. Gaby aux yeux d’acier a trouvé une lettre dans ma poche qui ne laissait aucun doute sur la culture, même avancée, d’un amour avec tout ce qu’il faut de plus romanesque pour remuer le cœur le plus endurci. Là-dessus !... drame... pleurs... vrai revolver et le Petit Journal comme historien... Ah! mon vieux loup, j’aurais eu besoin que tu sois là pour m’aider à me reconnaître dans cette mauvaise littérature. Tout ça est barbare, inutile, et ne change absolu­ment rien ; on ne supprime pas les baisers d’une bouche, ni les caresses d’un corps en passant une gomme élastique dessus. Ça serait même une jolie invention, la Gomme à effacer l’Adultère."

Ce que Debussy ne dit pas, c’est que Gaby a tourné le « vrai revolver » contre elle-même et que l’on a dû la transporter d’urgence à l’hôpital. Et il semble que le ton quelque peu... désinvolte de la lettre que le musicien adresse à Pierre Louÿs reflète assez bien ce que fut son attitude tout au long de ce drame privé. Gaby réintégra l’appartement de la rue Gustave-Doré, pour y retrouver la même ambiance.