Valdés, Zoé, La douleur du dollar trad. Hasson, chap. 2 :
"Le plafond tournoyait et tournoyait… les lumières aussi, les murs, on aurait dit de brillants miroirs versaillais argentés ou dorés. En tout cas, ils lançaient des reflets comme dans un labyrinthe de glaces. Les projecteurs semblaient des milliers d’étoiles filantes, à vitesse inouïe, et elle fit d’innombrables vœux. Dont très peu allaient se réaliser. Elle demanda que sa maman et son papa se réconcilient, elle pria pour qu’ils puissent habiter tous ensemble à La Havane ou à Santa Clara, réunis sous le même toit, comme une famille normale. Elle récita dix Credo pour que sa mère renonce au théâtre, pour que son père trouve un emploi mieux rétribué. Elle souhaita que son frère ne soit plus asthmatique ni pédé, que son autre frère atteint de la poliomyélite retrouve la mobilité de sa jambe infirme, que sa sœur se remette de son opération d’un kyste au cerveau, que sa marraine soit soulagée de ses abcès dentaires, que le mulâtre café au lait s’amende et fiche la paix à son frère. Elle supplia pour que cet homme, avec qui elle dansait, joue contre joue, reste ainsi à jamais."
El techo daba vueltas y vueltas y vueltas... las luces con él, las paredes parecieron brillantes espejos versallescos, como plateadas, o doradas. En todo caso, ellas se reflejaban como en un laberinto encristalado. Los reflectores daban la sensación de estrellas cayendo a mil, a velocidad incalculable, pidió innumerables deseos. De los cuales, muy pocos irían a cumplirse. Pidió que su mamá y su papá volvieran a juntarse, rogó porque todos pudieran vivir en La Habana o en Santa Clara, pero juntos en una misma casa, como una familia normal. Rezó diez credos para que su madre dejara el teatro, para que su padre consiguiera un trabajo mejor remunerado. Deseó que a su hermano se le quitara el asma y la mariconería, que el otro hermano poliomielítico recuperara la movilidad de la pierna enferma, que su hermana saliera bien de la operación de un quiste en el cerebro, que a su madrina se le aliviaran los flemones de las muelas, que el mulato blanconazo se redimiera y dejara en paz a su hermano. Rogó que ese hombre, con el que ahora bailaba, mejilla con mejilla, no escapara nunca de esa posición.