Gadda, Le château d’Udine (trad. Clerico) :
« Il est certain que nous, femmes ou hommes, nous nous prenons d'amour pour les objets possédés, achetés |...| et les considérons une partie de nous-mêmes et mettons sur eux la main paternelle et agrippante de l'orgueil et de la vantardise narcissique et nos tétons se dressent à l'idée de les savoir nôtres, c'est-à-dire presque inhérents à notre chair. Notre cervelle-utérus ou cerveau-queue (selon les cas) les interprète et les sent comme un prolongement, une augmentation de notre propre personne biophysique et très probablement de notre propre appareil pour notre vie relationnelle. […] Le narcissique et imbécile, ne possédant rien d'autre, désire avec concupiscence et caresse et jouit à l'idée de posséder et de faire sienne une idée, une idée, idée une, ou même une simple phrase, qui est, dans le monde des idées vraies, une phrase inepte. »