Dufrenne (cité par Souriau, Vocabulaire d’Esthétique p. 927 § Jugement) :
« L'œuvre d'art forme le goût, elle discipline les passions, impose l'ordre et la mesure, rend l'âme disponible dans un corps apaisé. Mais davantage, elle réprime ce qu'il y a de particulier (soit d'empirique, d'historiquement déterminé, soit de capricieux) dans la subjectivité ; plus exactement elle convertit le particulier en universel, elle impose au témoin d'être exemplaire. Elle invite la subjectivité à se constituer comme pur regard, libre ouverture sur l'objet, et le contenu particulier de cette subjectivité à se mettre au service de la compréhension au lieu de l'offusquer en faisant prévaloir ses inclinations. L'œuvre d'art est une école d'attention. Et à mesure que s'exerce l'aptitude à s'ouvrir, se développe l'aptitude à comprendre, c'est-à-dire à pénétrer dans le monde qu'ouvre l'œuvre. »