Biély, Petersbourg [1916-1922], traduction Nivat-Catteau, chap. 5 :
"Le soleil glissa un œil et lança mille petites torches en forme de glaives ; l’antique titan aux mille bras d’or illuminait les clochers, les flèches, les toits, et aussi ce front aux veines sclérosées qui s’appuyait contre la vitre ; là-bas le titan aux mille bras se lamentait muettement sur sa solitude : « Venez, accourez vers l’antique soleil. »
Mais le soleil sembla à Nicolas Apollonovitch une gigantesque tarentule aux mille pattes, se ruant sur la terre dans une frénésie folle…
Il plissa les yeux, car tout venait de s’enflammer : l’abat-jour répandit mille améthystes ; et mille étincelles coururent sur l’aile d’un petit Amour doré ; s’enflamma la surface des miroirs : l’un d’eux était fendu."