samedi 25 novembre 2023

Aymé (propreté)

Aymé, Les Tiroirs de l'inconnu chap. XII :

"La colère, c’est le pied de cochon, c’est surtout les gants. J’ai fait une chose abominable encore une fois. Je suis sale, Volodia, je n’aime pas me laver et si j’étais seule, je sais que je serais toujours sale et que je souffrirais pas. Alors, avec Tatiana, qui est propre tous les jours, même aux endroits qu’on ne voit pas, c’est la guerre qui ne finit pas. Elle me surveille, elle m’interroge et moi je mens, je dis que j’ai lavé les pieds et souvent, je n’ai pas lavé, mais Tatiana s’aperçoit presque toujours. Si j’étais vraie mère, je me laverais tous les matins pour ne pas qu’elle ait une peine à cause de moi, mais je suis un monstre. Un monstre.

Des yeux de Sonia des larmes ont coulé dans son assiette sur une peau de banane."