Céline, Nord, Pléiade p. 528 :
"Les fils électriques servent à rien, ni les pneumatiques, ni les caves chantantes, une fois que les êtres sont tout tremblants, vibratiles, parfaitement secoués par la frousse... plus besoin d'aucun appareil, ils émettent transmettent d'eux-mêmes, corps et âmes, bafouillis, hoquets, les nouvelles... vous les effleurez ? pfft !... vous en avez plein !... ça déborde, éclabousse !... vous auriez pas dû ! vous vous trouvez anéanti par ce qu'ils vous apprennent... juste de l'air du temps, le vrai, le faux... […] je ne suis pas, de loin !… si doué que certaines personnes qui savent comme par ondes ce que l'avenir fricote..."
Steinbeck, Les Raisins de la colère p. 353 :
"En prison... on finit par... avoir du flair pour certaines choses. On ne laisse pas souvent les types se parler entre eux, pouvez être sûr... à deux, des fois, mais jamais en groupe. Alors on finit par flairer les choses. Quand ça s'apprête à barder... quand par exemple un type va piquer sa crise et tomber sur un gardien à coups de manche de pelle... eh ben ! on le sent avant que ça arrive. Et quand une évasion s' prépare, ou qu'une émeute va éclater, personne n'a besoin de vous prévenir. On le sait."
When you’re in jail – you get to kinda – sensin’ stuff. Guys ain’t let to talk a hell of a lot together—two maybe, but not a crowd. An’ so you get kinda sensy. If somepin’s gonna bust—if say a fella’s goin’ stir-bugs an’ take a crack at a guard with a mop handle – why, you know it ’fore it happens. An’ if they’s gonna be a break or a riot, nobody don’t have to tell ya. You’re sensy about it. You know.